Les processus régionaux
Mettre l’accent sur les spécificités régionales
Sept processus régionaux préparatoires, donnant lieu à des présentations des panels et d’autres activités dans le cadre du 5ème Forum mondial de l’eau, ont apporté de riches contributions aux conclusions politiques et thématiques du Forum. Certains messages clés sont présentés à continuation.
Les processus constituaient des catalyseurs importants permettant de mobiliser les participants, de promouvoir la coopération et d’influencer les processus décisionnels politiques au sein des régions. De nombreux forums régionaux seront de nouveau organisés dans le futur afin de soutenir les progrès continus sur les questions d’eau dans leur contexte local.
Le financement est une priorité pour l’Afrique
Il existe actuellement des engagements des plus hautes sphères politiques ainsi qu’une vision claire sur la manière d’atteindre la sécurité en eau en Afrique. Une augmentation progressive des financements destinés à l’expansion des infrastructures d’eau en Afrique est nécessaire (jusqu’à 50 milliards de dollars par an avec un manque de 30 milliards de dollars), mais aussi qu’elle débute prochainement afin de générer une croissance économique. Alors que l’on dispose d’amples connaissances en termes de financement de l’eau potable et de l’assainissement, il faut néanmoins les approfondir sur les secteurs liés à l’eau, notamment l’agriculture et l’énergie. Il faudrait suivre une approche intégrée générale concernant le développement des infrastructures afin d’optimiser les usages multiples en prenant en compte les spécificités nationales et régionales. Par ailleurs, les gouvernements doivent être le principal acteur à faire un effort en termes d’actions de financement. Et pour conclure, il existe un besoin de coopération solide sur le développement des ressources en eaux transfrontalières, mais aussi en vue de renforcer l’intégration régionale.
Des efforts concertés pour les usages multiples au sein des Amériques
En tant que résultat du processus régional des Amériques, 250 participants issus de 35 pays, qui se sont rassemblés à Foz do Iguaçu, au Brésil, du 24 au 25 novembre 2008 à l’occasion du Forum de l’eau des Amériques, ont rédigé l’ébauche d’un document concis et consensuel contenant les douze principales recommandations pour la région, dont :
- La promotion de l’intégration sociale et de la lutte contre la pauvreté par le biais d’un accès général à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement ainsi que par l’usage productif de l’eau soit par des moyens comme l’électricité hydraulique, l’irrigation pour la production alimentaire, le transport, le tourisme et les loisirs, dans le cadre d’un contexte durable ;
- Le renforcement institutionnel des organes de gestion et la promotion d’une intégration interne et externe de politiques concernant les ressources en eau dans d’autres politiques sectorielles;
- Dans le cadre de spécificités régionales, la prise en compte des usages multiples de l’eau en s’appuyant sur un fondement rationnel et efficace, intégrant la sauvegarde, la protection et la reconquête de l’environnement, en tant qu’actions nécessaires pour l’amélioration de la disponibilité de l’eau.
Les désastres et les pénuries alimentaires affectent principalement la région Asie-Pacifique
De 1980 à 2006, approximativement la moitié des décès enregistrés dus à des désastres liés à l’eau ont eut lieu en Asie. L’Asie compte 90% des 4,7 milliards de personnes affectées par ces désastres. De même, dans le monde, deux tiers des personnes souffrant de la faim vivent en Asie. Dans cette région, une personne sur sept n’a pas accès à l’eau et la moitié de la population n’a pas accès à un assainissement de base.
Bien qu’alarmants, les problèmes de la région Asie-Pacifique sont gérables avec une volonté, une direction et un engagement politiques forts. La région relève de manière frontale ces défis liés à l’eau et a apporté un modèle à suivre pour les autres processus régionaux, notamment par le biais de l’organisation fructueuse du premier Sommet de l'eau Asie-Pacifique qui s’est tenu à Beppu au Japon en décembre 2007.
L’Europe nécessite une coopération accrue à tous les niveaux
Des douzaines de parties prenantes en Europe ont conçu conjointement une « Vision sur l’eau pour l’Europe » qui sera intégrée, ainsi que les opinions sur les discussions dans le cadre du 5ème Forum mondial de l’eau, dans un document d’orientation et présentée à la prochaine Commission européenne qui se tiendra en automne 2009. Elle met en exergue le besoin de coopération entre les secteurs, les acteurs, les pays et les régions en Europe afin de soutenir les progrès à réaliser par le biais d’une nouvelle approche plus holistique. Une partie des défis repose sur la sensibilisation du grand public : les individus doivent comprendre pourquoi et comment ils devraient contribuer. Une autre partie porte sur les mesures financières incitatives ciblées comme les taxes et les tarifs appropriés, et une troisième partie sur des instruments juridiques et régulateurs bien définis. Par ailleurs, une meilleure information est nécessaire pour soutenir les processus décisionnels à tous les niveaux, depuis le dirigeant jusqu’à la personne qui ouvre le robinet de sa cuisine. La recherche et les données sur l’eau doivent être accessibles, compréhensibles et pertinentes pour les besoins et les préoccupations de ses usagers.
La Turquie unifie sa région
En qualité de pays hôte du 5ème Forum mondial de l’eau, la Turquie a organisé plus de 20 réunions préparatoires à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières en 2008, couvrant l’ensemble des 6 thèmes du Forum. Grâce à ce processus régional, la Turquie a elle-même servi de « passerelle » dans la promotion de la coopération au sein de cette partie du monde. En travaillant conjointement sur les défis qui divisent la région, les partenaires ont été capables d’identifier les problèmes, les besoins, les faiblesses et les compétences en termes d’eau, permettant par ailleurs la convergence de solutions communes et durables. Les activités de ce processus régional illustre de ce fait la manière dont l’eau peut être utilisée comme instrument puissant pour la paix et la sécurité, au profit de tous.
La région Arabe/MENA cherche à réformer les politiques et les pratiques actuelles
À l’issue d’une longue préparation, le 1er Forum arabe de l’eau s’est tenu à Ryad, en Arabie saoudite, en novembre 2008 où la contribution des États arabes au 5ème Forum mondial de l’eau a été discutée. La réflexion était axée sur la création de passerelles entre et au sein des pays, entre les pauvres et les riches, entre le présent et le futur et entre la science et la technologie. Afin de surmonter ces divergences qui résultent des plus grands défis au sein des nations en termes de gestion des ressources en eau, le monde arabe doit suivre un ensemble d’approches multisectorielles, multi-acteurs et avec une gouvernance multi-niveaux. Le plus grand besoin ne repose pas sur de nouveaux schémas d’ingénierie mais sur la réforme des politiques et des pratiques actuelles qui permettront de relever les défis dans les décennies à venir. Surmonter ces divergences et passer du génie hydraulique à une compréhension de l’eau par le biais de perspectives multiples assurera une nouvelle époque de prospérité à l’eau dans le monde arabe. Les solutions aux problèmes de pénurie d’eau requièrent la prise en compte d’aspects culturels, éducatifs, scientifiques et de communication. Étant donné la reconnaissance politique croissante de l’importance de l’eau, c’est dans le domaine de la gestion durable de l’eau potable que l’on peut trouver une contribution accrue afin d’éviter ou de solutionner les problèmes liés à l’eau, y compris des changements futurs.
Les ministres conviennent de la création d’une stratégie méditerranéenne sur l’eau
JJuste avant le 5ème Forum mondial de l’eau, les ministres réunis à l’occasion de la Conférence ministérielle Euro-Méditerranée sur l’eau en Jordanie ont adopté une déclaration finale déclarant que la coopération régionale sera un outil essentiel et indispensable à la création d’une stratégie méditerranéenne pour l’eau. Le processus régional pour la Méditerranée a évolué vers la production de son propre message qui identifie un certain nombre de questions prioritaires pour la Méditerranée. Elles comprennent le besoin d’adaptation au changement climatique et la gestion de la demande en eau, le renforcement de politiques d’eau renouvelées, et la mise en œuvre de mécanismes de recouvrement des coûts réalistes. De fait, les zones côtières souffrent d’effets accumulés dus à une densité accrue de la population, aux perspectives de croissance future, aux conséquences du tourisme, au déséquilibre territorial, à une pénurie d’eau croissante, aux zones humides côtières et au risque croissant de phénomènes extrêmes. Il faut également aborder les manières d’améliorer les compétences, l’échange d’information, la sensibilisation du grand public, la participation des parties prenantes, l’éducation et la création d’une nouvelle culture de l’eau.
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